De la famille des Cervidae, le caribou dont l’appellation est plus spécifique au Canada, est communément connu sous le nom de Renne dans les autres pays. Elle appartient à une seule espèce, celle du Rangifer tarandus et se subdivisent en 3 sous-espèces : le caribou toundrique, le caribou montagnard et le caribou des bois, ce dernier constitue un emblème au Canada pour être sur une pièce de monnaie royale du Canada voilà 85 déjà. Le caribou a un corps généralement plus grand que le cerf, avec une hauteur de 1,20 mètre et un corps plutôt court. Il pèse jusqu’à 150 kg pour un mâle et 135 kg pour une femelle. Le caribou des bois peut même atteindre les 300 kg.
Le caribou est habillé d’un pelage brun clair virant au brun foncé sur certaines parties du corps. Des poils blancs évoluent au niveau de la queue et du cou. Les principales caractéristiques du caribou sont ces bois qui poussent sur le sommet de son crâne. Avec ses longues pattes, le caribou a une certaine aisance à se déplacer dans la neige. Des sabots arrondis, en raquettes d’une certaine largeur, permettent également au caribou de marcher sur la neige ou sur des surfaces molles sans s’enfoncer. Le caribou est doté d’onglons concaves, comme toutes espèces ongulées. Vivant dans la toundra, la taïga, dans les forêts boréales ou dans les montagnes, le caribou symbolise ce pays de l’Amérique du Nord. On attribue au caribou une longévité entre 18 et 20 ans.
Le caribou et ses fameux bois
Le caribou est un animal fascinant quand il arbore fièrement ses bois. Il s’agit de ramures pouvant atteindre les 1,60 mètre chez les mâles, avec une envergure de 1,50 mètre. Le dimorphisme sexuel n’est pas vraiment évident au niveau de la taille, mais l’est vraiment quand on observe les bois, puisque ceux de la femelle dépassent rarement les 50 centimètres. Cependant, le caribou perd leurs bois en hiver, mais ils repoussent pour avoir ces tailles l’été. La femelle en gestation du caribou garde sa jolie ramure jusqu’au début du printemps, qui lui sert de protection. Le mâle a ses ramures pendant la saison des amours pour avoir les faveurs de la femelle lors des combats avec d’autres prétendants. Etonnamment, les ramures sont en fait des excroissances osseuses recouvertes de duvets vascularisés qui requièrent une certaine énergie pour se maintenir. Néanmoins, le caribou a besoin de garder le maximum d’énergie pour passer l’hiver, et c’est ainsi qu’il perd les bois pour ne les voir pousser qu’à la saison chaude.
Le caribou est une espèce qui se migre régulièrement, et est en éternel mouvement. Au printemps, chaque année, quelque 10 000 à 100 000 individus environ se regroupent pour entamer une grande migration. Cette migration est essentielle à la troupe pour rechercher de la nourriture, plutôt abondante en cette saison, dans les toundras. Les caribous arrivent à faire jusqu’à 1 600km pendant la grande migration. C’est aussi dans les toundras que les femelles mettent bas. Les caribous regagnent leurs régions d’où ils viennent quand l’hiver commence, ils font alors le même chemin, mais dans le sens inverse. Le caribou, pendant son périple, se constituent des habitats dans les zones abritées. Pendant le voyage, les femelles marchent devant les mâles, comme ces derniers ont déjà perdus leurs bois et qu’ils n’ont pas encore repoussé. Les femelles en gestation sont à la recherche d‘endroits plus sûrs pour mettre bas et, avec leurs nouveau-nés, elles rejoignent les autres sur les pâturages d’été.
Pendant ses migrations, le caribou marque toujours son passage. Il marque alors le sol avec une odeur spécifique émise par sa glande interdigitale. Le caribou laisse aussi des marques avec des frottements de sa tête sur les troncs d’arbre. Il dépose également des sécrétions de sa glande préorbitale sur son passage. C’est avec ses marques qu’un caribou égaré arrive à retrouver les autres membres de son troupeau. Le caribou mâle utilise aussi sa glande tarsienne à partir de laquelle une sécrétion odorante sert à attirer les femelles. Afin d’intensifier l’odeur, le mâle se sert également de son urine qu’il déverse sur ses pattes postérieures.
Le caribou vit en harde
Le caribou est un animal grégaire, il vit en troupeau appelé « harde », composé de 4 à 30 individus en hiver et de plusieurs milliers pendant la grande migration de printemps-été. Les groupes d’hiver se composent de trois façons différentes : celui qui réunit des mâles adultes sexuellement matures, celui des femelles et de leur jeune progéniture et un groupe composé seulement de jeunes, essentiellement âgés de 2 à 3 ans. Le caribou est mammifère herbivore dont la nourriture varie suivant la saison. Pendant l’été polaire, signe d’abondance, le caribou se nourrit essentiellement de feuillages, de bourgeons, de boutons de fleurs, de plantules et préfèrent les parties très vertes et les plus tendres des végétaux. Le caribou apprécie particulièrement les feuilles de bouleau.
Pendant l’hiver, les végétaux qui assurent la survie des caribous sont les lichens. Le lichen de l’Arctique est le végétal qui reste abondant en cette période et évolue sous la neige. Le caribou arrive encore à s’en servir en fouillant avec son museau sous la couche encore fine de la neige. Quand la neige s’épaissit, le caribou doit creuser davantage en se servant de sa flaire pour trouver du lichen terrestre, sinon, il se rue vers les arbres pour chercher du lichen arboricole. Le caribou a pour prédateurs l’ours noir, le coyote, le glouton ainsi que le renard roux. L’aigle doré chasse également les petits faons et les nouveau-nés.
Le mâle du caribou atteint sa maturité sexuelle à 3 ans environ. Cette maturité est plus tôt chez la femelle, car elle se sent prête pour ses premières expériences sexuelles à partir de ses 18 mois, mais n’entame sa première relation que plus tard. La primipare chez une femelle caribou se passe en moyenne à partir de sa troisième année, parfois plus tôt et des fois plus tard. Au moment du rut, les mâles matures se rencontrent et entament des combats entre eux. C’est à ce moment que les ramures servent d’armes, et c’est au mâle qui en possède les plus belles de gagner le combat. Le caribou des bois mâle se constitue un harem composé de plusieurs femelles si le caribou de Toundra s’accouple avec une femelle qu’il rencontre au hasard.
La durée de la gestation dure entre 225 et 235 jours environ. Après ces 7 mois et demi de gestation, la femelle donne naissance à 1 faon, et il est rare pour une femelle caribou d’avoir une naissance gémellaire pour une même portée. Pour la plupart des femelles, elles ont une portée par an. Les naissances se concentrent en général pendant 10 jours du mois de mai ou en début du mois de juin. Les nouveau-nés sont particulièrement alertes dès leur naissance et peuvent être sur pieds et marcher quelques heures après la naissance. Les petits faons se nourrissent seulement du lait maternel jusqu’à leur troisième semaine et commencent à brouter des herbes au bout de quelques semaines. Les femelles et leurs petits se déplacent pour trouver de beaux pâturages. Les caribous doivent partager les pâturages avec les bœufs musqués, les lièvres, mais aussi les lemmings. Quand les caribous perdent leurs bois, d’autres animaux se ruent dessus pour se constituer des sources de calcium, en les consommant. Les caribous eux-mêmes se servent également de leurs bois pour y puiser ces minéraux.
Des sous-espèces en péril chez les caribous
Certaines sous-espèces sont considérées comme menacées, d’autres ont pratiquement disparues, en l’occurrence le caribou des bois de Dawson ou celui des îles de la Reine Charlotte. Les principales causes de ce danger imminent qui menace le caribou sont surtout d’ordre climatique et environnemental. Le réchauffement climatique perturbe ainsi le bon fonctionnement de l’écosystème et les régions dans lesquelles le caribou trouve sa nourriture tendent à s’appauvrir. Des chutes de glaces trop importantes et de grandes périodes de gel recouvrant la végétation provoquent un bouleversement alimentaire chez les caribous.
On note également une grande avancée de la destruction de leur habitat avec l’augmentation d’exploitations minières et le développement industriel trop important. On note ainsi un véritable déclin de la population de caribous, un souci majeur qui compromettrait à la survie de l’espèce. La rupture d’un barrage a provoqué la noyade de plus de 10 000 caribous il y a 38 ans. Outre ces quelques situations qui menaceraient l’espèce, la chasse non réglementée constitue aussi un danger pour la pérennité de l’espèce.
Connaître le caribou, une légende parmi le faune canadienne
Ce symbole canadien qu’est le caribou met l’espèce dans la liste des animaux à connaître, comme on lui attribue le rôle de bon compagnon du Père Noël, ce personnage imaginaire qu’affectionnent particulièrement les enfants. Au bout du traineau, le caribou laisse rêver les enfants, et on a envie de leur donner l’occasion de le voir et de le connaître mieux. Plusieurs zoos en France proposent de découvrir le caribou au sein d’un milieu assimilé à son biotope.